Comme je vous le disais, dans mon précédent article sur mon histoire avec l’écriture et mon premier roman, j’ai terminé mon premier jet vers la fin du premier confinement. Ça fait beaucoup de premiers, il faut des premières fois à tout, comme on dit ! Quand j’ai eu terminé, j’avais donc en tête de passer à l’étape relecture et réécriture. Je ne pensais pas que cela me prendrait autant de temps… En effet, cela fait presque un an que je suis aux relectures et réécritures. Il faut savoir que je cumule ce projet à ma vie personnelle et professionnelle, donc forcément je ne peux pas m’y consacrer jour et nuit… Et puis je prends le temps de la réflexion, du recul et de gagner en maturité. Dans cet article, je vais expliquer, à mon sens, ce qu’est une relecture de roman ainsi qu’une réécriture. Je vais aussi aborder comment j’ai organisé ces étapes clés et indispensables dans l’élévation de mon manuscrit pour le présenter à des éditeurs dignes de ce nom.
À quoi sert la relecture ?
La relecture de roman fait partie du processus d’écriture, quel que soit le manuscrit que vous voulez produire : roman, contes, nouvelles, biographies, reportages…. Elle permet de corriger les éventuelles fautes d’orthographe, les erreurs de syntaxe, les tournures de phrases ou toutes autres erreurs dites “techniques”. Cela est indispensable pour donner une lecture conforme et agréable. Ensuite, la relecture permet aussi de vous donner des indices sur des passages à retravailler. Certains peuvent en effet manquer de cohérence, d’explications, de profondeur ou être beaucoup trop longs, voire inutiles. C’est vous qui avez le dernier mot bien sûr, mais je vous recommande de faire un pas de côté afin de prendre un peu de recul et de ne pas tomber amoureux de votre première version. La relecture permet donc de déceler les fautes de français et les manquements dans votre synopsis. Il faut boucher les quelques trous ou fissures potentielles avant de lancer votre embarcation en pleine mer, voilà !
Je distingue deux types de relectures :
- la relecture personnelle
- la relecture par des bêtas lecteurs.
Crédit photo @Aymeric CATON
Les bêtas lecteurs qu’est-ce que c’est ?
J’avoue que ce terme ne me parlait pas non plus et que je l’ai découvert en travaillant sur les relectures de mon manuscrit. Au départ, j’appelais cela des relecteurs simplement. Pour faire court, il s’agit de personnes qui vont lire votre ouvrage. Ils vont vous donner un avis objectif et global, comme un lecteur le ferait, mais ils vont aller un peu plus loin. En effet, ils vont, en ayant la main sur votre manuscrit, vous souligner les fautes et tout ce qui les dérange ou les interroge. Ils vont vous proposer une correction qui va bien au-delà de la simple correction orthographique. Ils vont vous suggérer de nouvelles tournures de phrases, mettre en avant ce qu’ils trouvent intéressant, pas compréhensible ou pas utile. Ils vont pointer du doigt les scènes à couper au montage si je puis dire. On aura ainsi une lecture plus dynamique qui pourra toucher plus de personnes. Ils vous apportent un avis extérieur précieux pour faire évoluer votre texte dans le bon sens.
Mes conseils relectures pour votre premier roman.
Je vous recommande de vous poser tranquillement lors de vos relectures, mettez-vous dans votre bulle, dans l’univers de votre ouvrage… C’est votre moment ! De cette manière, vous êtes bien plongés dans votre travail et gardez en tête toute une cohérence qui fera l’originalité de votre œuvre. Je vous conseille de relire vos phrases lentement à voix haute. Vous verrez ainsi si elles sont difficiles à lire, manquent de fluidité, ou de compréhension. On donne du rythme, votre rythme, celui du cœur, c’est encore mieux ! De mon côté, je procède ainsi, je fais relire mon texte que ce soit juste un passage ou le manuscrit entier, c’est selon le temps de la personne. Effectivement, cela prend du temps et quand on commence, les personnes sont souvent des proches, des passionnés ou des bénévoles. Soyez indulgent, patient, mais surtout reconnaissant, car c’est un vrai cadeau pour la suite. Une fois que je reçois le texte relu, souligné ou surligné, avec parfois en prime un avis global qui résume chapitre par chapitre le ressenti de la personne, je prends son travail et j’entame une relecture personnelle en ajustant avec les retours reçus. C’est moi qui décide ce que je conserve ou non, quand c’est au-delà de la simple faute d’orthographe, je prends le temps de réfléchir et prendre du recul. Si je décide de me fier au ressenti de la personne, j’en viens à une autre étape, qui est un tout autre travail, une autre énergie, la réécriture.
À quoi sert la réécriture ?
La réécriture, selon moi, suit les étapes de relectures. Lorsque j’ai terminé pour la première fois mon roman, avant de le faire relire par des personnes extérieures, je me suis fait une première relecture personnelle avec une réécriture de certains passages ou l’ajout d’éléments. La réécriture sert à enrichir, tandis que la relecture corrige. Cette première étape de relecture/réécriture personnelles, avant d’envoyer à vos bêtas lecteurs, n’est bien évidemment pas obligatoire. C’est moi qui ai ressenti ce besoin, écoutez-vous avant tout, l’écriture est un travail très personnel et un don de vous-même. Enfin, c’est comme ça que je le vis et ressens. Et vous ?
Pour revenir à la réécriture, c’est aussi une étape indispensable, car elle permet d’affiner et d’alléger votre œuvre, selon les avis que vous avez reçus ou selon votre propre ressenti. Elle permet aussi d’ajouter de la profondeur, de la précision dans vos descriptions et vos dialogues. Elle est utile pour mûrir vos personnages, si c’est un roman, et les étoffer en perfectionnant leurs habitudes, leur manière de parler, leur histoire personnelle, leur comportement et leurs défauts. Selon moi, il faut les différencier les uns des autres, éviter que certains personnages ne se ressemblent trop, les rendre uniques et abordables.
Je vous recommande, comme un peu plus haut, de vous plonger véritablement dans votre univers afin de visualiser le film de votre histoire dans votre tête. Le but est d’avoir un maximum d’éléments descriptifs, sans en faire trop non plus, car il faut laisser au lecteur la possibilité de pouvoir imaginer librement.
Visualisez votre histoire et vos personnages pour offrir, à votre lecteur, le ressenti de ces derniers. On essaie de s’immerger dans un autre état d’esprit, d’autres tripes, on sort de soi pour écrire quelqu’un d’autre. Le but est de donner l’impression que votre personnage est vivant, qu’on peut s’identifier ou comprendre ce qu’il vit. Ça permet au lecteur de vraiment se plonger dans votre histoire et de ne pas être lassé. Je pense aussi, que le fait d’affiner votre texte accroît votre originalité et distingue votre œuvre des autres. Le fait de se rendre véritablement dans son histoire et de sortir de soi, est proche d’un état méditatif, si je puis dire. Je fais cela assez facilement, après pour ceux qui ont plus de mal, n’hésitez pas à essayer la méditation ou simplement vous isoler pour être déjà dans votre bulle d’écriture. Pour ma part, je ne suis pour l’instant pas très forte en méditation, car j’ai du mal à ne pas penser et ne rien faire.
Comment j’ai organisé mon travail de relecture / réécriture et quelles ressources j’ai utilisées ?
Comment j’ai mis en place une routine d’écrivain cumulée à un emploi ?
En matière de temps, ça a varié selon ma situation professionnelle. Cela fait un an que je reprends mon manuscrit, je vais débuter la 4ème relecture, que je pense être la dernière, puisqu’à un moment il faut bien se lancer ! Sur une relecture, je peux passer une semaine à un mois, selon le temps que j’ai, le nombre de retours que j’ai reçus, etc. Quand j’étais à temps plein en agence de communication, je travaillais ma relecture les soirs durant deux bonnes heures je dirais, ça pouvait être moins ou plus. C’est compliqué de s’organiser, quand on a une vie personnelle, un métier la journée et qu’on a d’autres activités, comme pour ma part le sport, mais c’est faisable.
Parfois, voire souvent quand je suis en relecture / réécriture, je prends mes weeks-ends, je travaille souvent sur les deux journées entières comme ça j’ai mes soirées pour m’aérer. C’est important ! Donc, quand j’étais salariée, je travaillais je dirais trois soirs dans la semaine durant minimum deux heures et les week-end en plus.
Ce n’est pas la voix de dieu, c’est moi qui ai fait cela ainsi, c’est à vous de réfléchir à ce que vous voulez et comment vous pouvez vous organiser. Ca peut très bien être le matin avant de partir à votre travail, une sorte de Miracle Morning d’écriture, c’est selon vous. Moi j’ai essayé, mais le matin ce n’est pas là où j’ai mon énergie créative. Après, je pense que ça se travaille selon notre intention.
Maintenant que j’ai repris à 100% mon activité d’auto-entrepreneur en communication, c’est plus facile, car je m’organise comme je veux selon mes contrats. J’ai parfois des journées entières en semaine que je peux consacrer à l’écriture via ce blog ou mon livre.
Les ressources d’écriture que j'utilise pour mon premier roman.
Pour les fautes d’orthographe et alléger le travail de vos relecteurs, je vous conseille de relire vos fautes et de vous aider de correcteurs orthographiques. Il en existe plein, les logiciels de base comme Word ou Open office en disposent, mais personnellement, je ne suis pas fan. J’aime beaucoup le correcteur des docs Google drive, que je complète avec des correcteurs en ligne tels que Spell boy ou Cordial. Relisez tout de même bien les fautes soulignées par les correcteurs, eux-mêmes peuvent se tromper. Si vous avez un doute, tapez aussi votre phrase ou le mot sur Google (ou autre moteur de recherche). Ainsi, vous pourrez vérifier l’orthographe ou la règle de conjugaison par exemple.
Je vous conseille aussi de lire beaucoup, de vous renseigner, voire de vous former sur des méthodes d’écriture, afin d’élargir vos points de vue et méthodes. Je vous conseille aussi de vous documenter et vous renseigner sur les sujets que vous abordez dans votre œuvre afin d’apporter de la matière et du concret. Un écrivain est un scientifique du réel.
En ce qui concerne les relecteurs, je les ai trouvés essentiellement parmi mes proches volontaires. J’ai tout de même un peu choisi en fonction de ceux que je connaissais dans le domaine de la rédaction, qui lisaient beaucoup…J’ai aussi fait en fonction de ceux qui avaient du temps, car au début j’envoyais mon manuscrit à des amis de confiance volontaires et j’attendais sur eux, mais rien ne venait. Ils n’avaient pas le temps, d’autant plus que relire un manuscrit, sur un ordinateur, demande du temps et un effort. Je comprends que cela soit contraignant, mais c’était frustrant pour ma part, ne vous arrêtez pas à cela. Maintenant que je propose une relecture, je dis bien à la personne que c’est long. Si elle me dit qu’elle n’a pas trop de temps, je lui envoie seulement un passage, comme le prologue, qui est un des passages les plus importants de votre œuvre. En effet, celui-ci donne le ton de votre intrigue et c’est ce qui sera le plus lu et jugé par un éditeur pour retenir ou non votre manuscrit. Si la personne a du temps, je lui envoie tout le manuscrit. Je sais que ça fait peur d’envoyer son œuvre, de se dévoiler au risque de la perdre, mais faites confiance et choisissez bien vos relecteurs. Ensuite, j’ai aussi trouvé des relecteurs plus pointus qui sont de réels et semi-pro bêtas lecteurs. Je les ai trouvés sur des groupes Facebook, mais je suis sûre que vous pouvez les trouver par d’autres manières, en cherchant sur internet. Ce groupe, en l’occurrence, s’appelle les gamins de la master.
Les moyens et les possibilités ne manquent pas, c’est mon expérience pour l’écriture de mon premier roman, je suis sûre que celle-ci évoluera avec le temps lors de la rédaction de mes prochaines œuvres. Je ne manquerai pas de vous en faire part, à toi qui me lis, je suis sûre que tu as toi aussi tes astuces, ton rythme et tes ressources, n’hésite pas à les partager en commentaires pour m’en faire profiter et en faire profiter le plus grand nombre. L’écriture, c’est le partage avant tout !
Bonne écriture à tous,
Sarah JOAN
PS : retrouvez ma première vidéo Youtube sur comment organiser les relectures et réécritures de son premier roman.
[…] Lors de vos relectures / réécritures de roman, vous pouvez déjà commencer à travailler votre résumé. Comment ? Après chaque relecture de chapitre, résumez-le, une à cinq lignes suffisent. Retenez seulement ce qui est vraiment important dans la compréhension de votre intrigue. Il faut vous dire que si une personne extérieure lit simplement ces petites lignes de chacun de vos chapitres, elle pourrait comprendre toute votre histoire. Essayez, cela vous donnera des indices de ce qu’il faut retenir et votre manière de résumer. […]