Quel écrivain suis-je ?

Cela pourra peut-être éveiller la curiosité de certains, je me prétends écrivain sans avoir encore publiée mon premier roman. En effet, je le suis. Selon moi, à partir du moment où l’on fait les choses avec régularité, passion et qu’on est investi dans une cause, on est, c’est tout, pas besoin de justification superflue. La rentabilité financière ou la reconnaissance sociale ne définissent pas ce que nous sommes. Nous nous définissons nous-mêmes, nous avons ce choix et c’est un grand pouvoir, il faut seulement s’en rendre compte. 

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Du rêve à mon premier roman.

Ce choix s’est rapidement proposé à moi. Quand j’étais petite, j’étais déjà très créative, j’avais beaucoup d’imagination et des idées invraisemblables tirées en grande partie de mes rêves. Ces derniers étaient de vrais films. J’étais contente d’aller dormir, car je savais que j’allais rêver. C’est comme aller au cinéma sans connaître le synopsis, surprise garantie ! Maintenant, même si j’aime dormir et que je connais l’importance que cela a, je m’en réjouis moins. J’aimerais utiliser ce temps pour faire encore plus de choses, mais parfois ne rien faire est la meilleure chose à faire. On a juste tendance à l’oublier et à s’accabler si on ne fait rien, moi la première ! Et puis, contrairement à quand j’étais enfant, j’ai du mal à me souvenir de mes rêves. C’est ça être adulte ? À l’époque, je racontais mes rêves et mes histoires à ma mère, mes camarades de classe, aux enseignants… Tout le monde, à qui voulait bien m’écouter. J’aimais déjà transmettre mes idées, raconter des histoires, réunir les personnes autour de cela, attiser la curiosité et donner de nouvelles perspectives. Très vite, les personnes me disaient : “ tu devrais les écrire tes rêves, c’est des vrais films !”

J’ai suivi ce premier signe de vie, en écrivant à la main ou en les enregistrant à l’époque sur des cassettes audio. Mais à ce moment-là, ce n’était qu’un hobbie parmi tant d’autres. Je découvrais la vie, je me suis aussi passionnée pour la réalisation de vidéo, j’ai aussi découvert un talent pour le chant que j’ai commencé à expérimenter. J’aimais chanter, mais encore plus composer mes chansons. J’ai aussi fait une dizaine d’années de théâtre en parallèle de l’école.  Je me suis éloignée de l’écriture, pour expérimenter, incarner, tester… Sans jamais être trop loin non plus car, avec du recul, je constate que le côté inventif et scénarisation n’étaient jamais très loin de mes aspirations.

Tous les chemins mènent à l’écriture.

Je suis de nature curieuse, je me passionne très vite pour beaucoup de choses. J’aime toucher à tout. J’ai fait des études de communication, mais naturellement, celles-ci ont rapidement dévié vers le développement de compétences créatives comme le graphisme, la rédaction web, le montage vidéo, la création de sites web ou juste le développement d’un projet.  

De manière hasardeuse ou pas, tous ces petits chemins transverses, m’ont amené ici :  à écrire un premier roman, vouloir devenir écrivain et créer des réseaux sociaux autour de l’écriture. 

C’est grâce à mes études, que j’ai un peu choisies au pif, car je voulais tout faire sans savoir ce que je voulais faire exactement, que j’en suis là. Rien n’arrive par hasard. En effet, ce sont les voies que j’ai empruntées, les expériences professionnelles que j’ai eues (bonnes ou mauvaises), les personnes rencontrées, que je peux désormais débuter ce projet de partage en ligne autour de l’écriture. La vie est une formation à elle toute seule et le meilleur diplôme que l’on puisse espérer. 

En rapport avec ma relation à l’écriture et mon projet de roman, ce sont toutes ces choses mises bout à bout, aussi variées soient-elles, qui m’ont inspirée et incitée à vraiment me mettre au travail et écrire

Voyager pour s’inspirer et dépasser ses blocages.

                                                                                                                                                                                                                                                                Crédit photo @Sarah Joan

Au fil du temps, je savais avoir beaucoup d’idées et d’imagination, mais j’ai laissé l’écriture de côté. Je pense avoir été freinée par beaucoup d’enseignants et de maîtres de stage qui me disaient : “Tu as de super idées, tu écris bien mais tu fais trop de fautes. “

Ça m’a mis une barrière mentale, pour ce projet secret de devenir écrivain.  Je me suis dit que ce n’était pas possible alors que ça l’était. Les fautes, ça se travaille, ça se corrige, les idées ça ne s’invente pas, c’est unique !  Je suis partie vivre un an à l’étranger, sur un coup de tête, entre mon master 1 et mon master 2, en Nouvelle-Zélande. En montant dans l’avion, je me suis dit quelle connerie, tu lâches tout, tu pars seule, tu ne connais personne, tu n’as pas d’emploi sur place, très peu d’économies, et tu ne parles même pas anglais… Oui quelle connerie, mais la plus belle de ma vie ! 

Ce voyage m’a renouvelée et inspirée. Au final, je ne suis pas restée seule très longtemps et certaines personnes avec qui j’ai pu voyager, sont devenues des amis proches, avec qui j’ai encore régulièrement contact. Le voyage crée des liens indéfectibles et nous rapproche de nous-même. J’ai trouvé rapidement du travail, et j’ai pu réaliser des expériences variées et incroyables que je n’aurais jamais pensées pouvoir faire : comme chanter dans la rue et dans les bars de Queenstown, faire mannequin… Moi qui ne parlais pas un mot d’anglais, qui était nulle en cours de langue, je suis revenue bilingue anglais. Ça me fait penser à ce que je dis plus haut, sur les barrières qu’on se met ou qu’on nous met, tout ça est faux ! Les seules limites qui existent sont celles que l’on s’imposent.

Si le sujet du voyage vous intéresse, j’ai réalisé une vidéo qui résume mon voyage et comment j’ai fait pour partir.

Le voyage inspire les belles histoires.

Durant ce voyage, en plus d’en apprendre beaucoup sur les autres et la vie, je me suis retrouvée, au plus loin je me suis rencontrée. Je me suis délestée des choses que je n’aimais pas et puis naturellement comme un besoin, j’ai commencé à écrire un carnet de voyage. Parfois quelques lignes, mais j’écrivais tous les jours. J’ai découvert, enfin redécouvert, que j’adorais écrire, que ça faisait du bien, que ça permet de poser des intentions sur des émotions, c’est un exutoire. Ça permet de garder une trace. J’aime cette idée de rester dans le temps et de transmettre. Ce carnet, c’est de l’or, un vrai cadeau qui relate un voyage d’un an jour pour jour. Quand je le relis, je retrouve des choses bêtes que j’avais oubliées, ou simplement mes émotions exactes au moment où je les vivais. Puis au cours de ce voyage, l’inspiration est revenue. Quand j’étais petite mes idées d’histoire s’imposaient en rêve ou dans mes pensées. J’avais perdu ce truc, et là-bas, c’est revenu. Doucement, une histoire, des personnages ont commencé à naître et à faire leur vie au fil de mes pensées, pour continuer de me marteler de les faire exister au-delà de mes rêves. C’était viscéral, en voyageant, je vivais mon voyage, mais des scènes prenaient vie dans ma tête, sans que je ne le veuille. C’était fort et puissant.  En repartant, je me suis promis d’écrire et de donner vie à cela, à travers un premier roman fini. Je suis rentrée, ça a été dur, c’est comme si je quittais une parenthèse hors du temps et que rien n’avait vraiment changé. Je pense que c’est ce que tout le monde ressent en rentrant d’un long voyage qui l’a transcendé.

Débuter son premier roman.

Deux semaines après mon retour, j’ai tenu ma promesse envers moi-même, j’ai commencé à écrire mon histoire tous les soirs. Je découvrais que l’écriture d’un roman exige de la rigueur, de la patience, mais surtout que coucher par écrit le film que l’on a dans sa tête n’est pas si facile. Parfois, j’aurais aimé pouvoir brancher une clé USB sur mon crâne afin qu’elle imprime par écrit toutes mes idées, tant c’était dur et je ne voulais rien perdre de ce que j’imaginais.  À force de persévérance, de régularité, l’exercice d’écriture devenait plus facile et fluide. J’ai repris mon master 2 et ma vie à Paris. Entre mes études, mon alternance, ma vie d’étudiante, j’avais moins de temps à consacrer à l’écriture et surtout moins d’énergie créative. 

Je me suis imposée tout de même un rythme d’écriture chaque semaine qui était au moins une fois par semaine le soir ou le week-end. J’avais du mal à jongler entre une vie d’étudiante et celle d’écrivain en herbe. Durant cette période, j’ai découvert que j’adorais écrire lors de longs trajets, dans les gares ou dans le train par exemple, je m’évadais. Être en pleine nature a le même effet sur mon travail d’écriture. Quand je me rendais chez mon père, qui habite près de la forêt, je pouvais passer des journées entières dehors, assise à une table, à écrire. J’étais dans ma bulle et je ne voyais pas le temps passer. C’était des moments de productivité intense, j’en suis arrivée à la conclusion que j’écrivais mieux hors de chez moi, mais surtout hors de Paris. Mon roman avançait donc à un rythme inégal qui dépendait de ma vie et mes activités.

D’auto-entrepreneur à auteur, le même mind-set !

À la fin de mes études, je me suis lancée en tant qu’auto-entrepreneur avec l’envie de travailler et de voyager en même temps tout en conservant ce projet d’écriture. Avec l’expérience, je peux vous affirmer que l’état d’esprit d’un auto-entrepreneur et d’un auteur, sont très similaires et vont de pair.  Malheureusement, notre cher Covid est arrivé, mettant de côté mon envie de voyager et surtout mes premières activités de freelance. Jamais à court d’idées et d’envies, j’ai repris mon projet de roman de manière intensive et ma passion n’a fait que grandir. Je me suis en effet mise à écrire tous les jours à plein temps et j’ai terminé ma première version de mon roman au début du premier confinement. Quelle satisfaction, la sensation d’aboutissement et de fierté d’avoir mené ce projet qui au final m’aura pris presque un an et demi d’écriture. 

Pour la petite histoire, je venais de commencer ma première relecture, mon ordi a planté et m’a crypté la totalité de mon histoire. Évidemment, bien confiante et surtout bien naïve, je n’avais fait aucune sauvegarde récente. Impossible de reprendre la main sur mon document, ne faites pas comme moi, sauvegardez au maximum ! J’étais désespérée, j’en ai même pleuré, j’avais la sensation d’avoir perdu un enfant, alors que je n’ai pas d’enfant, c’est très bizarre. Je me suis retroussée les manches et j’ai passé les deux derniers mois du confinement à partir d’une ancienne version à réécrire tout ce que j’avais fait, de 8 h à 21 h chaque jour, je ne m’arrêtais que pour manger. J’étais véritablement animée par la passion d’écrire, ne pas laisser tomber mon histoire et ses personnages et je voulais finir, je voulais aller au bout. J’ai réussi à reproduire une nouvelle version de mon roman terminé, en prenant soin de sauvegarder de toute part. Maintenant, je me console en me disant que je devais peut-être réécrire et revoir certaines choses, et que si cela n’avait pas été forcé par le destin, je ne l’aurais pas fait. 

Écrire, c’est apprendre et se discipliner

Ensuite, j’ai entamé mes premières relectures, qui m’ont pris beaucoup plus de temps que ce que je pensais. Au début, je l’ai fait relire à des proches qui aimaient lire ou qui étaient dans le domaine professionnel de la rédaction. À chaque relecture par personne, je faisais un pas de côté afin de vraiment prendre du recul et prendre en compte ce que la personne avait pris le temps de m’offrir comme retour. C’est moi qui avais le dernier mot et qui ajustais, mais chaque relecture était à chaque fois un petit plus. Mon roman, bien que fini, n’était pas encore assez profond, à mon sens. Je sentais qu’il me fallait aller encore plus loin, élargir mes points de vue et gagner en maturité. Je me suis ainsi inscrite à une formation en ligne avec l’auteur Bernard Werber. J’ai pris cette formation afin de bénéficier de l’expérience, d’un aperçu du savoir-faire de ce grand maître de l’écriture. Cette formation, un peu coûteuse, m’a offert l’opportunité de connaître de nouvelles perspectives, d’écrire tous les jours de petites nouvelles en fonction des exercices proposés mais aussi de retenir certaines notions dans l’élaboration de ma stratégie de relecture, si je puis dire. Au fur et à mesure de la formation, de nouvelles idées et façons de faire me venaient, j’ai pu ainsi me refaire une nouvelle relecture en ayant en tête les bons conseils pratiques de Bernard WerberÉtant rédactrice en freelance, j’ai aussi vu l’impact positif de cette formation sur mon travail. 

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Mon premier roman, à la porte des éditeurs.

J’y suis presque ! J’entame la 4e relecture de mon premier roman et en parallèle, je prépare mes documents pour mettre en valeur mon manuscrit, à savoir le résumé et la note d’intention. En amont, j’ai aussi préparé et étudié les lignes éditoriales des éditeurs que je vais contacter et les moyens d’envoi. Je me renseigne également sur les droits, comment cela se passe avec un éditeur, etc. Sans ce cheminement, je n’aurais jamais découvert toutes ses choses, annexes à l’écriture d’un roman, quand on projette de le présenter sérieusement à un éditeur.  Toutes ces choses que je découvre à mesure que j’avance, qui demande du temps et de l’investissement, dans l’unique but d’obtenir un projet abouti et poussé qui puisse éveiller l’intérêt d’un éditeur. Je reviendrais d’ailleurs sur toutes ses étapes d’écriture, d’organisation et de production chaque semaine sur le blog et les réseaux de EcrisTaVoie. J’ai récemment quitté mon dernier emploi de chargé de projet en agence de communication, car je ne me sentais pas à ma place et je souhaitais me consacrer à 100% à l’entreprenariat de mes projets (freelance, écriture, personal branding).

Écris ta voie : répands tes mots

Je veux écrire ma voie, d’où le titre de ce blog et de ce projet. À force d’écrire, en arrivant au bout de mon premier roman, j’ai découvert que c’est ça qui me fait vibrer, l’écriture et inventer des histoires. J’ai pu être passionnée de beaucoup de choses, notamment de chanson, mais je ne me sentais pas 100% motivée et maître de tout, car je sais chanter et écrire mais je ne joue pas d’instrument. Je ne pouvais donc pas exploiter à 100% mon potentiel créatif. Avec l’écriture, c’est différent. J’ai juste besoin de mon ordinateur, mon imagination, et je me sens comme un véritable chef d’orchestre. L’écriture a su déclencher ça chez moi, cette intuition de répandre mes mots et que c’est ça, c’est ma voie, ça peut donner quelque chose. C’est aussi de cette intuition, qu’est né mon projet de personal branding articulé autour d’un blog et des réseaux sociaux. Je souhaite partager mon projet, mes étapes en direct, mon expérience, ce que j’ai pu apprendre, comment je me suis organisée, les documents de constitution d’un roman et bien plus. Je désire partager cela, car quand j’écrivais, je me rappelle avoir cherché à suivre des personnes qui avaient des réseaux sur un projet d’écriture. Je voulais connaître leurs méthodes, ce qu’elles écrivaient, si ça avait marché ou pas, comment elles avaient fait etc. Je n’ai pas trouvé grand-chose sur les réseaux français, par contre anglophones oui, l’écriture est vue comme un art et non un passe-temps. Récemment, j’ai trouvé sur les réseaux des personnes qui écrivent et qui partagent leur routine ainsi que leurs conseils en écriture. Je trouve ça bien, ça m’a conforté dans mon envie de partager, à mon tour, sur le sujet en soutien à ce qui se fait déjà. Dans les prochains articles, j’aborderai en détail certains sujets et questions sur des méthodes d’écriture, mon organisation, ma routine auto-entrepreneur-écrivain, mes outils, des ressources clés en main… Je reste évasive et vous invite à rester connectés pour voir la suite. Je vous invite à me suivre sur les réseaux où d’autres contenus viendront compléter ce que je fais ici. Je vous invite aussi à commenter et à partager cet article, s’il vous a plu ou si vous avez envie de réagir à quelque chose. EcrisTaVoie c’est une aventure éditoriale à suivre, mais avant tout qui se veut collaborative. 

Alors à très vite ! 

Sarah JOAN 

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4 commentaires

  1. […] Mon premier roman est inspiré d’un voyage d’un an en Nouvelle-Zélande que j’ai pleinement vécu. Que ce soit pour les paysages, les descriptions et les itinéraires, je me suis inspirée de mon propre voyage. Cela apporte une dimension réaliste et plus intéressante au roman. Le lecteur sent que c’est vrai. C’est d’ailleurs pour cela que dans mon précédent article, je vous conseille de devenir un journaliste du réel en essayant de creuser et chercher un maximum d’informations sur les lieux de votre intrigue. Pour construire les personnages de votre roman, c’est pareil ! […]

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